Bienvenu à Kribi.

21 novembre 2013

Bienvenu à Kribi.

pirogue du carnaval mayi 2013
pirogue du carnaval mayi 2013

 

 

Le Cameroun véritable Afrique en miniature a franchi en 2010 le cap de 500 000 visiteurs. Une performance que le pays d’Anne Marie NZIE doit en partie à la ville de Kribi dont le fort potentiel naturel, humain et culturel en fait une destination touristique très prisée.

 

Kribi, Chef lieu du Département de l’Océan dans la Région du Sud Cameroun est généralement qualifiée de capitale touristique du «rio dos camaroes». Un qualificatif qu’elle mérite amplement au regard des nombreuses particularités qui valent le détour. Ses richesses historiques, géographiques, humaines et culturelles qui n’ont pas manqué d’enchanter les différentes vagues de colonisateurs ayant déferlé sur ses côtes comme en témoignent les nombreux vestiges.

 

Une longue liste où est bien inscrit le phare Margaret qui depuis 1906 se dresse fièrement à l’embouchure du fleuve Kienké. Ce cours d’eau qui traverse la ville a de nombreux arguments pour attirer les regards à savoir la Marina de Kribi et le Centre Communautaire de Pêche Artisanale de Kribi (CECOPAK) communément appelé débarcadère de Mboamanga, installés sur ses rives. Des installations modernes qui n’ont pas réussi à faire de l’ombre à celles datant de la période allemande notamment le pont sur la Kienké et le port autonome de Kribi dont les fondations sont solidement enfouies dans les rochers du fleuve. Pierres sur lesquelles

 Monseigneur Henrich VIETER, premier Préfet apostolique du Cameroun, a bâti l’une des premières missions catholiques du pays à savoir la Cathédrale Saint Joseph sur Mer de Kribi.

 

Cependant l’un des plus gros héritages que les occidentaux ont légué à la ville est bel et bien son nom qui vient du portugais «Kikiribi» signifiant homme de petite taille. Référence faite aux pygmées  qui auraient probablement été les premiers à accueillir les navigateurs partis du Portugal. Rencontre inédite qui continue de faire des émules plusieurs siècles après dans les villages Bakola/Bagyéli qui reçoivent quotidiennement des occidentaux. Villages perdus dans la forêt où ces premiers habitants du Cameroun et de Kribi ont délibérément choisi de vivre pour être en harmonie avec leur culture rythmée par la chasse et la cueillette. Choix qui a permis aux bantous dominés par les Batanga et les Mabi de s’installer sur la côte bien que les derniers cités se retrouvent également à l’intérieur des terres. Autrement dit, Kribi s’étend sur deux versants : l’un maritime et l’autre forestier, visage qu’elle présente à ses visiteurs une fois qu’ils ont franchi sa principale porte d’entrée.

 

L’ELEPHANT ET LA CREVETTE LOGES A LA MEME ENSEIGNE

 

 

L’image de ces jeunes demoiselles souriantes qui vous présente en guise de bienvenue à Kribi, leurs plateaux de marchandises où «Mabang», poissons fumés aux épices et «Ovianga», viande de brousse aux saveurs exotiques, se disputent la vedette, est l’une des identités remarquables du péage de Londji. Londji, localité qui comme l’ensemble des villages situés le long des 15 kilomètre qui la séparent du centre ville, accueillent ses hôtes côté cour avec des cultures vivrières que surplombent une forêt à la flore et à la faune très riche et côté jardin avec les pieds dans l’eau où baignent son célèbre marché de poissons et son campement de pêcheurs. Deux facettes que la ville tout entière arbore fièrement comme le démontrent à suffisance ses armoiries où l’éléphant et la crevette occupent une place de choix. Par contre, dans le quotidien de ses populations, le pachyderme s’étant éloigné du fait de l’urbanisation(il faut se rendre à 75 km au sud de la cité balnéaire pour voir les éléphants qui sont avec les gorilles les principales attractions du parc national de Campo-Ma’an), seul le crustacé reste facilement accessible au grand bonheur des restaurateurs et de fins gourmets. Des spécialistes de l’art culinaire qui vous diront que la meilleure crevette du monde se trouve dans les eaux du fleuve Lobé qui ont donné au village éponyme une renommée mondiale. Effectivement, ce cours d’eau se jette dans la mer par une chute de 14m de hauteur, un phénomène unique dans le monde qui justifie le projet de classement de cette exclusivité au patrimoine mondial de l’UNESCO.

 

Les touriste n’ont pas attendu l’aboutissement de cette procédure pour faire de ce merveilleux site leur lieu de villégiature préféré de la cité balnéaire dont les cartes postales de plage de sable fin où cocotiers sveltes swinguent en permanence au rythme du vent, n’arrêtent plus de faire le tour du monde. Celles de la Lobé ont la particularité d’offrir aux baigneurs le choix entre l’eau salée et agitée de la mer et celle calme et douce du fleuve.

 

De même, la présence à la tête de la Lobé de Sa Majesté EKO ROOSEVELT, musicien internationalement reconnu, n’a fait qu’étoffer la carte de visite de ce village situé sur la route de Campo. Cette tête couronnée dont la chefferie n’a pas grand-chose à envier au musée d’art de grand-batanga, ne manque jamais de combler les attentes de tous les férus d’art qui viennent frapper à sa porte du reste toujours ouverte. S’ouvrir aux autres sans pour autant perdre son identité culturelle, tel est justement le défi que kribiens de souche ne cessent de relever à travers leurs fêtes traditionnelles et commémoratives

 

UN BOUILLON DE CULTURES À CONSOMMER SANS MODÉRATION

 

Kribi, ville cosmopolite de par sa diversité ethnique est également à ce titre, une véritable mosaïque de cultures qui pour l’essentiel ont su résister à de nombreuses influences. La meilleure illustration à ce sujet vient des descendants du Roi William MADOLA, martyr dont le mausolée se trouve à Bongahélè. Il s’agit du peuple Ndowè en général et ses composantes Bapuku Banoho du groupe Batanga en particulier dont les us et coutumes sont sortis quasiment indemnes des affres de la colonisation et de la déportation dans le Sud-Ouest du pays durant la première guerre mondiale. Le retour aux sources après deux années pénibles s’est opéré

successivement le 14 février 1916 pour les premiers cités et le 09 mai de la même  année pour les seconds. Événement qui ont donné naissance à deux fêtes commémoratives à savoir le Febuary et le Mayi dont les échos ont dépassé les frontières

 

nationales depuis des lustres.

 

Une voie dans laquelle est également bien engagé le festival culturel et traditionnel «Nguma Mabi», vieux de 10 ans seulement mais qui atteint les sommets le 15 décembre de chaque année. Ces trois grands rendez-vous culturels des autochtones ont, sur la conduite éclairée de leurs chefs traditionnels et avec la bénédiction des esprits de l’eau (mami water) et de la forêt, fini par s’ouvrir aux allogènes qui y participent activement. Une intégration réussie qui n’a pas empêché les kribiens d’adoption d’avoir les leurs à l’exemple des Journées Kribiennes initiées en avril dernier par le Cercle des Elites et des Chefs de Communauté de l’Ouest à Kribi. Initiative qui a été salué à sa juste valeur par les ministres du Tourisme et de la Culture tout en souhaitant que Kribi, pôle prioritaire dans la politique gouvernementale en matière de tourisme voit de tels brassages d’hommes et de cultures se multiplier.

 

        

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