Cameroun : La science célébrée en grande pompe à Kribi.

28 décembre 2017

Cameroun : La science célébrée en grande pompe à Kribi.

photo de famille après l’ouverture officielle

Kribi, chef-lieu du département de l’océan dans la région du Sud-Cameroun , a servi de cadre à la fête de la science pour la première fois les 1,2 et 3 décembre 2017. Une grande première que cette cité balnéaire dont l’urbanisation débutée en 1890 par l’administration allemande avant de passer le relais à celle de la France en 1916, doit à l’Institut de recherche pour le développement (IRD) qui pour l’occasion a bénéficié du partenariat de la ville de Kribi et de l’Ambassade de France au Cameroun. Un partenariat que les représentants des trois structures en question vont saluer à sa juste valeur. Le premier à le faire qui n’était autre que le Délégué du Gouvernement auprès de la Communauté Urbaine de Kribi (DG/CUK) perdra pratiquement son « latin » durant la cérémonie protocolaire d’ouverture qu’abritait la salle des fêtes de la structure dont il a la charge. C’est un Louis Jacques Mazo ému qui au cours de son traditionnel mot de bienvenue se refusera contrairement à ses habitudes de présenter la monographie de la ville dont il est le premier magistrat. Une exception que ce magistrat municipal justifiera en affirmant que « La ville de Kribi a plutôt tout à apprendre de ces éminents chercheurs venus restituer les recherches scientifiques menées depuis une trentaine d’années à Kribi et sa région. ». Recherches sur lesquelles un pan de voile sera aussitôt levé par le représentant de l’IRD au Cameroun, Congo RDC et Gabon. Effectivement Jean-Jacques Braun dans son allocution de circonstance précisera que « Au Cameroun et ce depuis de nombreuses décennies, L’IRD et ses partenaires camerounais associés aux communautés d’enseignement supérieur et de recherche françaises et internationales mènent des recherches sur les thématiques suivantes : santé et le bien-être des populations, système terre (climat, cycle de l’eau, environnement continentaux et marins, biodiversité végétale et animale), dynamiques sociales et patrimoine. ». Les précisions se poursuivront par la justification du choix de Kribi en ces termes « Ce choix a été guidé par le fait que le chef-lieu du département de l’océan dans la région du Sud-Cameroun, relativement préservé jusqu’alors, est actuellement en pleine mutation. Cette région a été et sera bouleversée par des chantiers de grande ampleur comme la construction du pipeline Tchad-Cameroun, du port en eau profonde et de la ville nouvelle de Kribi, d’infrastructures ferroviaires et routières associées aux projets d’exploitations minières et de barrages hydroélectriques. Outre l’intérêt économique de la zone et dans l’objectif d’un développement durable, il s’avère fondamental de préserver son patrimoine unique (peuple pygmée, parc national de campo-Ma’an, zone Ramsar du fleuve Ntem, etc.). ». Un choix dont se félicitera l’ambassadeur de France au Cameroun car dira t-il « Kribi est un mixage des populations aux problèmes différents avec en plus le développement d’une collectivité chinoise et une situation géographique marquée par l’ouverture sur le golfe de Guinée d’une part et un massif forestier d’autre part. ». Son Excellence Gilles Thibault poursuivra son propos en insistant pour que « cette édition 2017 de la fete de la science instituée en 2009 au Cameroun par l’IRD apporte des réponses concrètes aux problèmes des populations locales par la pertinence des actions menées. ». En termes d’action, l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire en fonction à Yaoundé depuis le 17 septembre 2016, ne se fera pas prier pour souligner à grands traits les domaines couverts par la coopération française au Cameroun avec notamment la lutte contre le terrorisme et l’aide au développement à travers le contrat désendettement-développement (C2D) rendu à sa dixième année. La conclusion du diplomate français quand à elle se résumera au « Vœu de voir ce rendez-vous de célébration de la science s’institutionnaliser en incluant le maximum de parties prenantes. ».

Quand science rime avec l’utile et l’agréable.
Un vœu que n’hésitera pas d’ailleurs de faire à son tour le préfet du département de l’Océan. L’administrateur civil principal de classe exceptionnelle, Antoine Bisaga, tout en se réjouissant « De la plus-value que l’ambassadeur de France apporte à ces assises dont toute son unité de commandement est si fière », s’est appesanti sur les perspectives d’avenir qu’elles offrent. Un avenir marqué par la volonté affichée par toutes les parties prenantes de bâtir à Kribi dans les meilleurs délais « L’antenne axée sur la maritimité du futur centre en Bio géosciences de l’environnement qui sera co-construit par l’IRD de France et les ministères camerounais de la recherche scientifique et de l’innovation d’un coté et de l’enseignement supérieur de l’autre. ». Un futur fruit de la coopération qui viendra à coup sur renforcer les relations France-Cameroun qui sont très anciennes de l’avis même de l’autorité préfectorale de céans. Cependant, en attendant la réalisation de cet important projet, le représentant du président de la république du Cameroun dans ledit département, a invité ses administrés « à venir massivement s’émerveiller durant les trois jours  devant cette œuvre merveilleuse qu’est cette fête de la science . » Une invitation à laquelle sera greffée un vibrant hommage rendu à tous les chercheurs qui y ont participé eux que le préfet qualifiera de « Race des Hommes essentiels à la société car étant l’œil de l’aveugle. ». Des yeux qui ont fait voir aux kribiens dans toute leur splendeur entre autre plusieurs films scientifiques concernant le Sud-Cameroun et en particulier le département de l’Océan, les vestiges de la période coloniale et les sites touristiques, un spectacle de danses traditionnelles commenté par un ethnomusicologue, une exposition des posters et objets archéologiques. Les oreilles ont également été abondamment nourries durant les conférences et débats thématiques qui se sont accompagnées de la remise au public d’une kyrielle de supports littéraires pour que si jamais les paroles s’envolent que les écrits restent. La certitude qui se dégage de cette édition 2017 de la fête de la science à en croire de nombreux observateurs avertis, est que l’Institut de Recherche pour le Développement qui se propose d’être un référent scientifique incontournable sur les grands enjeux du développement a réussi le difficile pari d’écrire une page où le passé, le présent et le futur de la ville de Kribi, vitrine de la politique des grandes réalisations du président Paul Biya, se conjuguent au même temps. Le temps d’une recherche participative pour le développement qui sait concilier boom économique et démographique avec les exigences écologiques.

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